dimanche 17 juillet 2011

A oui nous en étions là .

2005


J’ai bien reçu ta belle lettre, les années se succèdent, elles érodent l’inutile, elles rapprochent de l’essentiel, les bagarres tombent d’elles mêmes et les horizons s’évanouissent,….c’est la vie, oui la vrai vie car toutes ces choses nous rapprochent de la simplicité.

Et puis quelle leçon d’humilité avec Marina Tsvetaieva ,une écriture fidèle à l’essentiel,car au fond que nous importe ses gamelles,ce qui nous reste c’est le poète et c’est ce qui lui importait le plus ,le reste c’est des hommes qui tuent des hommes qui tuent des hommes qui tuent des hommes .La force des êtres habités c’est cela,il résiste à la misère comme au confort et je me demande s’il n’est pas plus facile de résister à la première et si ma chance n’a pas été de ne pas en avoir .

Mes petites affaires vont, elles vont …..Mais pas à la vitesse théorique .Il m’a fallu me bagarrer avec les potentats locaux .La justice n’est pas de ce monde ; Enfin après avoir été spolié de mes droits sur le terrain désiré.


  • J’ai réussi à acheter un terrain de 3500 M2 dans la zone industrielle (En bordure d’une vigne et d’un bois)

  • J’ai obtenu un permis de construire pour construire un second ENTREPOT

  • Je suis en train de déposer un permis de construire pour y construire une maison bois

  • (L’objectif étant d’y vivre l’hiver prochain)

  • Je n’ai que 20 000 euros de Travaux à trouver pour boucler mon Budget 2005

  • Je n’ai pas touché à mes noisettes pour l’hiver.

  • Je n’ai pas obtenu le financement pour construira mon dépôt que vais faire à la petite semaine

  • Le terrain qu’on a concédé à me vendre nécessite une centaine de camion pour être correctement remblayé

  • Je n’ai pas encor trouvé un autre petit business pour compléter mes revenus ;


Mais avec le temps tout cela se fera !


J’aime bien ta lettre, bien que quelques ombres planent dessus


Je sens toujours cette présence qui me plait bien, garde là malgré les tourments


Je t’embrasse bien fort

Ludovic

2006

De jour en jour je reporte silencieux un lourd projet, certains de mon entourage s'esbaudissent de mon courage !
De mon courage à faire seul de mes mains un bâtiment. de 1000 M2
Moi qui suis si peu manuel !
Ce n'est pas là le vrai courage , je le sais depuis trop longtemps, au moins depuis un matin d’Afrique sahélienne, près du Lac Tchad, à la frontière du Nigeria et du Cameroun.Je n'avais plus rien j'étais seul,pauvre,amaigri,je regardai au loin un décors semi désertique que chacun peut imaginer,et de tout mon corps j'ai senti que cela n'étais ,rien du tout,que même cela n'effaçait pas cette étrangeté au fond de mon corps cette étrangeté que seul la poésie pouvait apaiser.. Et je suis repartit, j’ai traversé la frontière à pied ...De l'autre coté un taxi Jaune, Fêla Guti a fond, le grand d'un frère noire, le décor qui défile a 100 à l'heure travers la fenêtre sur un tapis de goudron, d’autre péripéties ...De nouveau les lumières de pétrole, les couvertures qu'on te prête, le system D.J’avais 20 ans
Je suis un peu las, las de travailler seul, las d'être seul, las de fermer les parenthèses, craintif aussi, pas prêt pour affronter et les joies et les tourments.
C'est long la vie de fourmi,
Encore quelques projets coûteux m'obligeant à gérer au plus près, à reporter encor mon confort…

Coûteux surtout en temps
La seul chose qui m'est déplu c'est ton courrier intempestif à mon goût, déjà oublié et le ton de ta voix dur parfois
J'ai bien reçu la robe et t'en remercie
Je t'envoie la carte de la plateforme par courrier demain
Juste un manque d'oxygène passager
c'est de la mécanique
Une nuit par mois le prix à payer.
Je suis content que tu sois bien à écrire
J'attends mon retour,ma rencontre face au tableau des mots
Avec la même subjectivité que Marina à propos du Théâtre
Et avec la même belle intolérance
Je crois profondément que la poésie est le seul art littéraire